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14 novembre 2010

Un Reptile par Habitant

416FhMxjvFLLe titre acheté n’était pas celui que j’avais projetté d’acquerir. “Lisahohé” est le premier texte de Ananissoh qu’il m’ait été donné de lire; un récit de voyage. Une sorte de “Cahier d’un retour au pays natal”, plus prosaïque, moins surréaliste. Un premier contac dont j’avais gardé un bon souvenir. Le ton calme et apaisé de l’auteur quand il analyse des dérives graves de la tyranie. La nostalgie qui accompagne toujours ces retours.

En lisant la quatrième de couverture de “Ténèbres à midi” de Théo Ananissoh, j’avais cru être à nouveau en présence d’un texte du même registre. Par le hasard du calendrier, l’auteur était l’invité quelques semaines plus tard de la foire du livre de Bruxelles. L’occasion de m’approprier un exemplaire de ces couvertures uniformes, de jaune et d’ocre, de la collection Continents Noirs de Gallimar, signé T. Ananissoh. Une dédicace plus tard, la désillusion: je venais d’acquerir “Un Reptile par Habitant”,un texte du même auteur dont j’ignorais l’existence; une fiction sans le côté carnet de voyage. Parce que j’ai tendance à retrouver mes préférés dans les registres où, par souci d’ordre je les range parfois, ma déception avait empilé l’oeuvre parmi les livres que je destine à une bibliothèque que j’aimerais un jour ouvrir au Cameroun. Jusqu’à ce qu’un jour, machinalement, ma main l’en estrait.

theo_ananissohNarcisse est professeur de lycée dans une petite ville de l’arrière pays. Personnage sans relief ni révolte, il apparaît même ingénu par certains aspects. Célibataire, il connaît cependant un certain succès auprès de la gente féminine sans que jamais le souci du tri n’entrave ses pulsions. Il prend celle qui s’offre, papillonnant ainsi de la mère divorcée se suffisant finançièrement à une élève de son lycée en passant par la dévergondée de luxe dans la couche de laquelle tout ce que la région compte de personalités influentes s’invite parfois.  Le soir où cette dernière justement le tire d’un orgasme imminent, de sa voix dont la détresse disait l’urgence, il va se trouver mêler au rocambolesque meurtre  du colonel Katouka, personnalité influente de la dictature togolaise. Ce crime très vite se transforme en affaire d’Etat dans une version officielle qui ne fait du défunt colonnel qu’un fugitif dans un pays voisin. Finira-t-on par savoir que cette disparition du colonel n’est pas qu’un banal exil politique? Et remontera-t-on alors jusqu’à Narcisse qui n’a aidé qu’à faire disparaître la dépouille? Qui a tué Katouka? Pour quel motif?

Ananissoh signe un polar agréable à lire. Un bémol cependant: la voix narratrice est difficile à suivre. Elle semble être celle d'un élève du professeur. Mais alors les lacunes de langue qu’on relève rendent-elles compte du niveau intellectuel de ce narrateur où doivent-elles être considérées comme des fautes de langue ou erreurs de style du romancier?

Quoiqu'il en soit la fin du roman semble ouvrir la porte à une suite qui ne serait pas pour me déplaire.

"Un Reptile par Habitant", Théo ANANISSOH, édition Gallimard, Collection Continents Noirs 

 

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